17 janvier 2005

ITER: l’escroquerie des technocrates

La fusion nucléaire est le rêve ultime des physiciens. Reproduire en laboratoire la réaction qui permet aux étoiles de briller depuis la création de l’Univers. Domestiquer cette énergie formidable permettrait d’alimenter tous les besoins de la planète pour des millions d’années. Comment cela fonctionne-t-il ?

Quand des atomes légers comme l’hydrogène et ses isotopes - le deutérium et le tritium – sont soumis à des pressions et des températures extrêmes, de plusieurs dizaines voire centaines de millions de degrés, deux noyaux fusionnent pour donner un atome d’hélium plus lourd en dégageant beaucoup d’énergie. Ainsi, notre soleil transforme des millions de tonnes d’hydrogène en hélium, chaque seconde, depuis 4 milliards d’années.

Sur terre, la fusion est une réalité puisqu’elle a été expérimentée avec succès dans...les bombes à hydrogène depuis 1952. Ce qui est plus compliqué est de maîtriser cette puissance inouïe pour produire de l’électricité. Bien plus compliqué que de fabriquer un moteur avec de la poudre à canon.

En fait, la réaction nucléaire solaire consiste à transformer 4 atomes d’hydrogène (H1) en un atome d’Hélium (He4) mais celle retenue pour la fusion terrestre requiert un atome de deutérium et un atome de tritium pour fournir un atome d’hélium et un neutron (H2+H3=>He4 + n) car elle se contente d’une plus basse température...seulement 100 millions de degrés.

Malheureusement, le tritium, fortement radioactif, n’existe quasi pas sur terre. Mais le Lithium (Li 6) peut faire l’affaire car il se transforme en tritium dans la réaction nucléaire.

Bref, l’opération consomme deutérium et lithium.

A 100 millions de degrés, la matière est complètement ionisée, les particules ont des énergies énormes qui permettent aux noyaux atomiques de vaincre leur répulsion électrostatique pour fusionner en fournissant davantage d’énergie que celle nécessaire à maintenir ces températures extrêmes. Cet état de la matière s’appelle le plasma. Comme aucun matériau ne peut le contenir, on le confine dans un tore magnétique appelée tokamak, inventé par les physiciens russes vers 1968. Ainsi, la réaction, une fois amorcée, s’entretient au fur et à mesure qu’on ajoute du combustible.

Le site de Cadarache vient d’être choisi pour l’installation du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). Réunis, le 30 novembre 2004 à Bruxelles, les 25 membres du Conseil de Compétitivité ont donc confirmé que la bourgade du sud de la France accueillera ce qui sera le plus grand projet scientifique du monde, à la satisfaction de l’Union Européenne et de ses partenaires du projet (Chine, Russie, Corée du Sud), au grand dam des Etats-Unis et du Japon, l’autre candidat malheureux en lice.

Le programme international ITER prévoit la construction d’un tokamak qui pourra expérimenter la réaction deutérium-tritium ainsi que les enceintes protectrices et génératrices de tritium au départ du lithium. Ce prototype coûtera 4.5 milliards d’euros et fonctionnera vers 2015. Ensuite, vingt ans après, on expérimentera un nouveau réacteur appelé DEMO permettant la production d’électricité. On peut espérer que les premières centrales fournissent de l’électricité après 2050. (www-fusion-magnetique.cea.fr)

Hélas, cette panacée risque fort de rester à jamais un rêve éveillé.

Posons-nous d’abord la double question élémentaire de tout processus durable :

- Les combustibles sont-ils pérennes ? (input)

- L’impact sur l’environnement est-il neutre ? (output)

Pour le deutérium, pas de problème, il s’extrait assez facilement à partir de l’eau de mer qui en contient 33 g/m3 pour la bagatelle de 4000 USD le kilo. On pourrait en fournir pendant des millions d’années sans priver les océans d’une matière vitale. Par contre, le lithium est une matière plus rare. Les gisements mondiaux sont estimés à 12 millions de tonnes dont près de 9 millions dans le seul Salar d’Uyuni en Bolivie (www.autreterre.be/projets/bolivie/le_lithium.htm .

Le lithium est un mélange de deux isotopes Li 6 (12%) et Li 7 (88%). La séparation des isotopes est réalisée par un procédé à base de mercure tellement polluant que la Cogema, le leader du combustible nucléaire, recherche une autre méthode de préparation (www.francenuc.org/fr_sites/prov_mira_f.htm) . En se basant sur les gisements de lithium, on pourrait espérer produire 1.4 million de tonnes de Li6 soit de quoi fournir les 13TW de la consommation mondiale pendant environ 350 ans au rythme de 300Kg par GWan. C’est bien mais ce n’est guère plus durable que le charbon.

L’eau de mer contient également du lithium mais seulement 0,17g/m3 soit 0,02 g par tonne d’eau. A cette très faible dissolution, l’extraction risque de coûter plus cher que l’énergie qu’elle produirait. Ensuite, la pollution énorme générée par la séparation isotopique ne permet pas d’envisager une production industrielle de Li6 sans contaminer durablement la planète.

Enfin le lithium est inflammable, explosif et toxique. Sa manipulation à très haute température constitue un risque. Il en est de même pour le tritium produit dans la réaction qui peut se substituer à l’hydrogène dans l’eau et tous les tissus vivants pour s’y fixer en dégageant sa forte radio-activité.

Un autre problème vient de ce que 80% de l’énergie dégagée par le processus se retrouve dans les neutrons qui échappent au confinement magnétique du Tokamak. Ils doivent être absorbés par des matériaux qui deviendront radioactifs avec des périodes courtes ou très longues comme le niobium 94 ou le technétium 95. Les parois internes du réacteur devront donc être remplacées régulièrement et traitées comme des déchets radioactifs. C’est donc faux de prétendre que la fusion thermonucléaire, telle qu’envisagée actuellement, ne produit pas de déchet radioactif. (www.grappebelgique.levillage.org/articles.php?lng=frpg=57 )

Un dernier inconvénient est l’extrême sophistication du processus. Quelques millisecondes de dysfonctionnement et le plasma détruit une installation de plusieurs milliards d’euros permettant l’explosion du lithium en dispersant tritium et autres produits radioactifs.

Encore une fois, l’industrie nucléaire choisit l’adage « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?». Sans doute parce qu’une entreprise privée peut plus facilement générer des profits en vendant des procédés hyper-technologiques très complexes, dont les investissements pharaoniques font largement appel aux finances publiques. Quand bien mêmes seraient levés tous les obstacles techniques, les gisements de lithium seraient pris d’assaut comme les gisements de pétrole ou d’uranium par des instances privées qui s’enrichiront scandaleusement en exploitant cette concession. Sans doute fera-t-on quelques guerres pour contrôler ces puits de richesses. Et, in fine, l’énergie produite sera le fait de sociétés pouvant maîtriser cette technologie peu reproductible car grande consommatrice en capitaux et matière grise. Bien des pays resteront en marge de ce progrès qui renforcera le déséquilibre entre les pays pauvres et riches.

Les dépenses consacrées à la fusion nucléaire dépassent aujourd’hui 12 milliards d’euros auquel s’ajouteront au moins 10 milliards d’euros durant les 20 prochaines années sans le moindre espoir de rentabilité avant 30 ou 40 ans. Aucun financier n’investirait dans pareil plan d’affaires d’autant que les antécédents sont révélateurs comme l’expliquait la revue The Economist en février 2004. Il y a 50 ans déjà, l’industrie nucléaire annonçait la maîtrise de cette énergie après 30 ans. Aujourd’hui, cette échéance n’arrête pas de s’accroître selon la maxime : »plus je sais et plus je sais que je ne sais pas ».

Un ingénieur français travaillant sur le site de Cadarache m’a récemment confié qu’il ne croyait absolument pas en l’avenir de la fusion mais qu’il trouvait scandaleux l’arrêt définitif du programme Superphénix, le surgénérateur au plutonium qui n’a quasi jamais fonctionné malgré des dizaines d’années de développement et des milliards d’euros. Ainsi, des gens concernés et compétents considèrent que la fusion est nettement plus hypothétique que la surgénération qui s’est montré incapable de passer de la théorie à la pratique

Le plus désolant n’est pas que des sommes gigantesques servent à nourrir quelques centaines de technocrates incapables d’enterrer définitivement «l’H de guerre» mais qu’elles soient détournées de projets qui permettraient une véritable indépendance énergétique grâce aux technologies durables étayées, non polluantes et accessibles comme les éoliennes, la biomasse, les centrales solaires et, last but not least, l’efficience énergétique: faire plus avec moins. Nous en reparlerons.

Laurent Minguet

Eole contre Vulcain

En regard des sommes gigantesques investies dans le projet ITER (le seul réacteur coûte aux citoyens 4,5 milliards €...), il est légitime de se demander à quoi elles auraient pu servir si nos édiles pouvaient écouter d’autres voix que celles des intérêts des lobbys pro nucléaires, car nous sommes loin d’une gestion des deniers publics en « bon père de famille » et encore moins du principe de précaution à prendre pour la sécurité des habitants proches du site de Cadarache.

L’on sait que, globalement, l’ensemble des énergies alternatives crée 5 fois plus d’emplois que l’ensemble de l’industrie nucléaire ; c’est donc le cas des éoliennes.

Au Danemark, pays pionnier en matière d’énergies renouvelables, le parc éolien, installé depuis 1975 et ensuite, le Plan Energi 21, lancé en 1996, ont permis de mettre en place 3.110 MW en éoliennes (les plus rentables) Des chercheurs du prestigieux groupe Garrad Hassan ont étudié les vitesses du vent, la profondeur des fonds marins, l’infrastructure économique et les progrès de la technologie éolienne en mer. Ils en ont conclu que jusqu’à 50.000 turbines pourraient être construites dans les mers européennes pour générer l’équivalent de milliards de kWh d’électricité, soit une quantité largement suffisante pour alimenter plus de 150 millions de logements (1). Les calculs pour prévoir les consommations, les installations, les budgets, les entretiens, les rentabilités et les économies d’échelles sont faciles et exacts, contrairement aux calculs approximatifs des pro nucléaires. Au Danemark, premier exportateur mondial de matériel éolien, des zones entières sont autonomes en électricité, comme l’île de Samso, d’autres sont en passe de l’être aussi d’ici quelques années : Middelgrunden, Tuns, Vindeby etc. (2). La durée de vie d’une éolienne est de 20 ans, soit un minimum de 120.000 heures (comparer avec une voiture : de 4 à 6.000 heures), on peut donc mettre sur pied un véritable programme de développement durable qui, cette fois, n’est plus une simple figure de style mais bien un ensemble de données tangibles.

Partout, des politiques changent de regard sur le monde ; on voit se créer de plus en plus de comités de réflexion, on multiplie les congrès, les conférences etc. Aujourd’hui, la puissance installée cumulée sur la terre de notre bon vieux continent est de 28.676 MW (2,4% des besoins de l’Europe des 15) pour les seuls générateurs commerciaux (540,4 MW en offshore ; 300 éoliennes) ou dit autrement, l’équivalent de 28 centrales nucléaires de puissance installée...(3)

Le prix de l’installation et de l’entretien est ridiculement bas. Le prix de l’exploitation ne dépasse pas 1,5 à 2% de la somme investie par an, soit 0,01 Euro/kWh...chiffre qui se passe de commentaires

Pour le offshore, il en coûte 1.000 $ par KW installé mais les économies d’échelle et les nouvelles technologies font dégringoler ce prix ; par exemple, une société irlandaise vient de s’associer avec Mitsubishi pour mettre au point des pales d’éolienne en composites thermoplastiques, une résine dite CBT non toxique et entièrement recyclables (4) .Un système à multi rotors va, sous peu, être mis au point, qui permettra de passer de 3 à 21 pales sur un seul axe et ainsi augmenter la puissance par 6...sur une seule éolienne.

On peut désormais placer des éoliennes de 5 MW (comme il est prévu en Allemagne, par Vestas, dès 2006) (5) Pour notre petit coin de terre wallonne, on compte 17 parcs en fonctionnement (23,2 MW) 39 chantiers en cours (71,6 MW) 21 permis en attente (38,3 MW) (6)

La croissance globale de ce secteur à été multipliée par 27 entre 1992 et 2002, donc le nombre d’emplois créés est lui aussi en constante augmentation (7), mais, on cite souvent aussi le spectaculaire 2.000% de croissance en dix ans en certains lieux riches en capital vent. (8) Même dans des régions à faible capital vent comme la Sicile et la Sardaigne, (4 m/s de moyenne, contre 6 dans le nord de l’Europe) on prévoit d’augmenter de 10% en une année, les 942 MW d’ origine éolienne installés dans le pays (février 2004 (9).

L’éolien est en passe de devenir l’une des sources de production d’électricité la moins chère ; ainsi, selon une analyse de l’Université d’Utrecht (10) le coût des installations offshore baisserait de 25% d’ici 2010. L’on comprend mieux pourquoi le Danemark continue à investir et entend, lui, faire baisser le prix de ses installation de 40% avant 2012...(11)

Tout cela s’accompagne de création d’emplois bien plus nombreux que ce qui pourrait l’être avec le projet thermonucléaire ITER. Pour la seule Europe des 15, en 2001, plus de 80.000 personnes étaient directement employées par le secteur éolien (12), dont 21.000 au Danemark et 46.000 en Allemagne ; 14.649 pour les installations de turbines, 47.625 à la fabrication etc. (certaines personnes exercent plusieurs tâches...) (13). Cela fait bien plus que les 1.100 scientifiques de haut niveau et les quelques centaines d’emplois corollaires que dégagera le projet ITER...donc au mieux 2.000 emplois pour une somme globale de 10 milliards € ; ce qui donne le prix, étalé sur près de 40 ans, de 125.000 € par an et non une fois pour toutes pour un emploi ! Quant on sait qu’à l’aéroport de Bierset, le prix d’un emploi était estimé scandaleusement cher à 110.000 € (mais une seule fois...) et que cette somme exorbitante a fait l’objet de longues et difficiles empoignades entre partisans et opposants à ce système qui consiste à financer avec de l’argent public des entreprises privées pour qu’elles réalisent des bénéfices tout aussi privés, on reste sans voix face à la gabegie et à l’aveuglement de ceux qui ont lancé le projet ITER et son astronomique financement.

Les deux parcs éoliens les plus importants du Danemark : Horns Rev (160 MW) et Nysted (158 MW) ne représentent dès lors qu’une infime partie des sommes colossales prévues pour le projet ITER. Nysted a coûté 213 millions € (2003) pour une production de 595 millions de KWh par an ou de quoi alimenter 145.000 habitations. Bénéfice réalisé en terme de non production de CO2, 500.000 tonnes...Le chiffre d’affaires global, au Danemark, du secteur des éoliennes est de 3 milliards €.

Le prix en 1998 d’une installation éolienne offshore de 600 KW ne dépasse pas les 500.000 €. La même en 2001 : moins de 400.000 €. Pour une éolienne terrestre de 1000 KW, il faut compter 1.067.000 € en 2001.

Le pays produit 5,5 Twh (2003) soit une couverture de 15,9% des 1,4 million d’habitations, le reste de l’électricité étant destiné aux entreprises, aux PME et à l’exportation ; le Danemark, grâce à sa politique d’énergies vertes économise plus de 100 millions d’Euros par an en charbon (moins 2,3 millions de tonnes de charbon), diminuant par le même effet ses émissions de CO2 de 5,2 millions de tonnes.

L’Union Européenne importe aujourd’hui 50% de ses besoins en énergie ; d’ici 2030, elle devra passer à 70% (14). Il faut compter avec les crises pétrolières, les instabilités récurrentes dans les zones de production, la spéculation etc. bref, avec un ensemble de facteurs sur lesquels l’UE n’a pas ou a peu d’influence, donc elle sera de plus en plus prisonnière, pied et poings liés, face à cette dépendance indispensable. Durant cette période, le taux de CO2 va passer de 5 à 7% puis se situera au-delà des 8%, limite autorisée par les Accords de Kyoto. Notons que le prix à payer pour la pollution au Danemark était estimé avant le plan éolien de 0,4 à 0,7 Euros/KWh, il se situe aujourd’hui entre 0,027 et 0,053 Euros/KWh... (15)

Alors, quid des hommes et femmes politiques ? Tous pourris ? Non, en France, suite au demi-échec du plan Eole, l’Etat est passé à l’attaque en votant une loi qui oblige l’achat par EDF de l’électricité éolienne à hauteur de 83,8 €/MWh contre les 48 € payés en 2001 (moyenne européenne de 25,9€/MWh) Les éoliennes ont poussé comme des champignons après la pluie...Ici, se pose le problème le plus important concernant la rentabilité des éoliennes : Le prix de vente de l’électricité produite. Bien plus crucial que la moyenne du capital vent, ce point est la pierre d’achoppement de beaucoup de projets avortés (8 refusés en 2003 pour la seule Wallonie). Dès lors, il est essentiel de mettre en place une législation adaptée (exemple l’Italie qui voit son ambition éolienne ralentie faute d’avoir des décrets idoines concernant l’application de la loi 387 qui régit l’installation des générateurs) En Allemagne, des études montrent que personne n’est prêt à payer plus cher son électricité pour des raisons idéologiques (sic), par contre, aux Pays-Bas, il y a moins de cinq ans, une enquête demandait aux citoyens s’ils étaient prêts à payer plus cher leur électricité s’ils avaient la garantie que les bénéfices seraient utilisés pour promouvoir des énergies renouvelables ; la réponse, étonnante, fut positive. Plus du double des ménages de ce qu’avaient escomptés les initiateurs de cette enquête à donc répondu à l’appel et de la solidarité et de la conscience qu’un monde meilleur ne saurait advenir que grâce à ces projets verts. Il est vain de multiplier les exemples tant les choses bougent vite dans ces domaines, y compris dans la gigantesque administration du premier consommateur et premier producteur d’énergie éoliennes, l’Union Européenne au sein de laquelle des législation existent ou sont en cours de rédaction.

Mais, l’éolien non industriel connaît aussi des difficultés qui sont non seulement de l’ordre des choix politiques (même influencés ou imposés par les Accords de Kyoto), mais aussi et surtout de l’ordre économique ; la technologie éolienne « familiale » ne permet pas de stocker le surplus d’électricité produite. Le particulier peut utiliser des batteries, non écologiques et non durables, mais ce système est hors de prix et ne dure que trois ans au plus et son rendement est inférieur à 50%.(16) Donc, le coût de la technologie des batteries, aujourd’hui, rend rédhibitoire toute forme d’installation privée ; seules les zones très isolées comme dans certains ranchs des Etats-Unis ou dans le désert, voire des bateaux peuvent recourir à ce moyen. Pour l’industrie, les choses sont plus simples, la production d’électricité éolienne repart sur le réseau.

Il est clair que les choix politiques vont encore vers l’énergie nucléaire comme le souligne abondement le Livre Vert de l’Union Européenne, mais, sans forcer l’enthousiasme, on peut penser que les énergies renouvelables ont le vent en poupe. Toutefois, l’option du projet ITER, ses nombreuses incertitudes, son coût pharamineux, sa technologie non maîtrisée, presque inconnue, pouvant être anéantie en quelques millisecondes, inquiète de plus en plus de monde, et pas seulement les altermondialistes ou les Verts. Aujourd’hui, le vent, le soleil, les marées et toutes les énergies durables sont au menu des grandes rencontres internationales où, lentement, les mentalités changent.

Nous n’héritons pas de notre Terre, nous l’empruntons à nos enfants.

Alfonso Artico


Pourquoi ce blog sur le développement durable?

Nous sommes gavés d’information, rarement neutres, souvent fausses. Nous en perdons parfois notre libre arbitre en adoptant des slogans ou des dogmes. Nous croyons que des «spécialistes» ou des «experts» les cautionnent et que leur propos sont hors de notre portée intellectuelle. C’est faux. La plupart des sujets peuvent être expliqués afin qu’ils soient compris par un grand nombre d’individus. Souvent, une calculatrice et un peu de bon sens suffisent à donner une idée de la dimension d’un problème ou d’un système.

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le consumérisme a été institué en modèle économique. On ne s’est pas posé la double question: les inputs sont-ils pérennes? les output sont-ils sans conséquence sur l’environnement. Ainsi la consommation de combustibles fossiles n’est pas éternelle et commence à provoquer de graves perturbations climatiques. Qu’ils soient enfouis, immergés ou incinérés, de nombreux déchets nous empoisonnent inexorablement. Abandonner la gestion de la planète aux individualismes nationaux et à l’optimisation du profit n’a pas amélioré la vie de centaines de millions de personnes. Même dans nos sociétés privilégiées, beaucoup subissent la peur de la pauvreté et de l’avenir. Le monde s’oriente vers un modèle où la compétition fait reculer l’humanisme. Face à ces montagnes de problèmes, que faire de mieux que l’autruche?

Pourtant, la planète pourrait nourrir, chauffer, abriter, soigner, rendre heureux indéfiniment au moins 10 milliards d’individus rien qu’avec le soleil. Son énergie qui se retrouve également dans le vent, la biomasse, la pluie est d’ailleurs quasi la seule source garantie pour le futur. Mais souhaitons-nous un monde sans guerre où chacun mange à sa faim ou bien un monde qui permette seulement aux plus forts de se hisser sur une pyramide humaine?

Si nous optons pour un monde de coopération, il nous faut le développer dans le respect des générations futures, sans détruire ses ressources. Pour y parvenir, les articles que nous vous proposons exerceront votre clé de lecture pour un développement durable. Votre sens critique finira par s’y retrouver dans la jungle d’assertions.

L’avenir existe à condition que chacun fasse dès aujourd’hui le seul bon choix: celui du développement durable.

Laurent Minguet
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Bienvenue sur NowFuture.org

NowFuture.org est une initiative de Laurent Minguet, co-fondateur de la société de ralentis d’image EVS, élu «manager de l'année 2004» en Belgique par les lecteurs et la rédaction du magazine Trends-Tendances.
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Lire également: «Pourquoi ce blog sur le développement durable?»

16 janvier 2005

Le CV de Laurent MINGUET

Laurent Minguet, marié, deux enfants, est né à Liège le 20 juillet 1959.

Après des études de latin-mathématiques à l'Athénée royal de Liège 1, puis d'ingénieur durant lesquelles il enseigne la physique comme élève-assistant, il obtient un diplôme d'ingénieur civil physicien à l'université de Liège en 1982.

Il travaille ensuite dans la coopération, à Casablanca (Maroc) comme professeur de mathématiques avant de rejoindre le département gisement de Pétrofina en 1984 qui l'amène à suivre une formation à l'Institut Français du Pétrole (IFP).

Il quitte cependant Pétrofina en 1985 pour travailler comme responsable de développement dans une PME électronique du secteur du broadcast.

En 1994, il rachète la société EVS Broadcast Equipment avec Pierre L'Hoest pour développer des enregistreurs vidéo numériques à disque dur destinés à supplanter les magnétoscopes à bande magnétique qu'utilisent les chaînes de télévision.

En 1996, EVS décroche un important contrat pour équiper les JO d'Atlanta par des enregistreurs à disque dur pour les ralentis et les replays. Les chaînes de TV du monde entier sont convaincues par la technologie – Canal +, CCTV (Chine), TV Globo (Brésil), NBC (USA),... – et la société grandit.

En 1997, EVS reçoit l'Oscar à l'exportation de l'Office Belge du Commerce Extérieur (OBCE).

En 1998, EVS fournit tous les enregistreurs numériques de la Coupe du Monde et entre en Bourse sur l'Euronext avec une capitalisation boursière de 100 millions €. EVS reçoit aussi le grand prix à la grande exportation de la Région Wallonne.

En 2000, EVS est élue entreprise belge de l'année. Aujourd'hui, le groupe EVS emploie 160 personnes, réalise un bénéfice de plus de 20 M€. Sa capitalisation boursière est de 500 millions €.

En 2004, Laurent Minguet développe, au sein du groupe, la filiale XDC dont l'objectif est de numériser les salles de cinéma en Europe et de fournir des copies et des services aux distributeurs de films numériques.

Laurent Minguet est également fondateur de la société de post-production Hoverlord, du Pôle Image de Liège, du Wallonie Data Center et est actionnaire de Belrobotics.

Parallèlement, il crée avec différents partenaires plusieurs sociétés ou associations actives dans le développement durable :

  • Horizon Pléiades : promotion immobilière spécialisée dans les bâtiments bioclimatiques (thermo-efficaces)
  • ATS : installation de panneaux solaires thermiques et séchoirs industriels.
  • Green-Invest : tiers investissement en chauffage et production électrique à biomasse.
  • CORETEC Engineering : bureau d'études spécialisé dans la cogénération, les réseaux de chaleur, les chaudières à biomasse.
  • BES : plantations de bois énergie en Casamance (Sénégal).
  • Oasis Boucotte : production maraîchère «bio» et centre de traitement des déchets en Casamance (Cap Skirring, Sénégal)
  • NowFuture.org : lettre électronique sur le développement durable.
Laurent Minguet est aussi fondateur de plusieurs entreprises comme Invest Minguet Gestion (IMG), poutre faîtière de ses activités ou E-Capital, fonds d'investissement pour les entrepreneurs.

Il reçoit le titre de Manager de l'année 2004 décerné par la rédaction et les lecteurs de l'hebdomaire Trends/Tendances, et en 2008, il est le lauréat du prix de l'innovation des Amis de l'université de Liège.

De 2003 à 2006, Laurent Minguet a été membre du comité de direction d’Agoria Wallonie, la fédération des entreprises technologiques où il a animé la cellule «Développement durable».

Depuis 2008, il est également Président fondateur du cluster TWEED.