Comment s’enrichir davantage avec du vent ?
Pour comprendre ce qui suit, vous devez maîtriser l’addition et la soustraction.
Imaginez une industrie chimique qui, depuis des années, ne réalise pas de bénéfice avec un chiffre d’affaires fluctuant autour de 300 M€ (millions d’euros). Les perspectives de profits futurs sont inexistants. Quelle peut-être sa valeur en dehors de son outil, passablement vieux, et de quelques terrains, vraisemblablement pollués ? 10M€ ? 20 M€ ?
Pourtant, cette société enrichit ma région de 90M€ chaque année. En effet, ses achats de matières premières importées et d’énergie s’élèvent à 150M€, 30M€ sont nécessaires à maintenir l’outil en état et 30M€ sont consommés à l’étranger pour vendre la production. Mais la différence, soit 90 M€, est la richesse créé dans la région et distribuée pour 60M€ en salaires et 30M€ en sous-traitance locale.
Si l’actionnaire, pour défaut de rentabilité, avait le mauvais goût de fermer cette entreprise non profitable, la région s’appauvrirait de 90M€ chaque année. Les principales victimes de cet appauvrissement seraient principalement les 900 travailleurs, les nombreux sous-traitants et même la collectivité privée de ses revenus des cotisations sociales. Heureusement, l’actionnaire est la région elle-même. Il ne lui viendrait pas à l’idée de se tirer dans le pied.
De la même manière, je voudrais analyser la création de richesse d’une éolienne en Europe. Pour fixer les idées prenons une éolienne de 1 MW. Pour produire de l’électricité durant une année, elle coûte en matières premières (pièces d’acier, lubrifiants...) et énergie environ 30K€. Elle produit environ 2.500 MWh d’électricité soit 12 € de matières et énergie par MWh. Si le prix de marché est de 60€, la différence, 48€, est la richesse distribuée aux travailleurs européens et aux systèmes de sécurité sociale.
Comparons cette création de richesse avec celle produite par une centrale TGV optimale (400MW tournant 8.000h par an avec un rendement de 55%). Disons que le flux de matière nécessaire au maintien de l’outil est négligeable, ce qui n’est pas le cas, mais le coût du combustible importé s’élève à plus de 45€ par MWh. Si le prix de vente est également de 60€, la richesse créée, 15€, est 3 fois moindre qu’avec une éolienne.
Eh oui ! La macro économie démontre, contre toute attente, que l’Europe a grand intérêt à produire de l’électricité avec du vent pour s’enrichir et de manière vraiment durable car non polluante pour les siècles des siècles.
Faut il souligner qu’en cas de hausse (improbable ?) du prix du gaz, la centrale produira encore moins de richesse et l’éolienne davantage ?
Laurent Minguet
Imaginez une industrie chimique qui, depuis des années, ne réalise pas de bénéfice avec un chiffre d’affaires fluctuant autour de 300 M€ (millions d’euros). Les perspectives de profits futurs sont inexistants. Quelle peut-être sa valeur en dehors de son outil, passablement vieux, et de quelques terrains, vraisemblablement pollués ? 10M€ ? 20 M€ ?
Pourtant, cette société enrichit ma région de 90M€ chaque année. En effet, ses achats de matières premières importées et d’énergie s’élèvent à 150M€, 30M€ sont nécessaires à maintenir l’outil en état et 30M€ sont consommés à l’étranger pour vendre la production. Mais la différence, soit 90 M€, est la richesse créé dans la région et distribuée pour 60M€ en salaires et 30M€ en sous-traitance locale.
Si l’actionnaire, pour défaut de rentabilité, avait le mauvais goût de fermer cette entreprise non profitable, la région s’appauvrirait de 90M€ chaque année. Les principales victimes de cet appauvrissement seraient principalement les 900 travailleurs, les nombreux sous-traitants et même la collectivité privée de ses revenus des cotisations sociales. Heureusement, l’actionnaire est la région elle-même. Il ne lui viendrait pas à l’idée de se tirer dans le pied.
De la même manière, je voudrais analyser la création de richesse d’une éolienne en Europe. Pour fixer les idées prenons une éolienne de 1 MW. Pour produire de l’électricité durant une année, elle coûte en matières premières (pièces d’acier, lubrifiants...) et énergie environ 30K€. Elle produit environ 2.500 MWh d’électricité soit 12 € de matières et énergie par MWh. Si le prix de marché est de 60€, la différence, 48€, est la richesse distribuée aux travailleurs européens et aux systèmes de sécurité sociale.
Comparons cette création de richesse avec celle produite par une centrale TGV optimale (400MW tournant 8.000h par an avec un rendement de 55%). Disons que le flux de matière nécessaire au maintien de l’outil est négligeable, ce qui n’est pas le cas, mais le coût du combustible importé s’élève à plus de 45€ par MWh. Si le prix de vente est également de 60€, la richesse créée, 15€, est 3 fois moindre qu’avec une éolienne.
Eh oui ! La macro économie démontre, contre toute attente, que l’Europe a grand intérêt à produire de l’électricité avec du vent pour s’enrichir et de manière vraiment durable car non polluante pour les siècles des siècles.
Faut il souligner qu’en cas de hausse (improbable ?) du prix du gaz, la centrale produira encore moins de richesse et l’éolienne davantage ?
Laurent Minguet
1 réactions:
Vous avez parfaitement raison, votre démonstration est très claire et je pense qu'il faudrait divulguer ce genre de raisonnement de manière plus large et sous d'autres formes également.
By Anonyme, at 06 mai, 2007 16:15
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