L’électron va-t-il doubler l’hydrogène ?
La mise en place de péages urbains, comme à Londres et peut-être prochainement à Bruxelles, booste le marché naissant de la voiture électrique — exemptée de droit d’entrée pour rouler en ville. Le début de la fin pour les véhicules à hydrogène?
Lancée en 1996, la première voiture électrique de série, la EV1 de General Motors (constructeur qui ne serait peut-être pas au bord de la faillite s’il avait poursuivi la voie des véhicules peu polluants au lieu de s’enfoncer dans l’impasse Hummer) a connu un destin funeste. Dans le documentaire de Chris Paine, Qui a tué la voiture électrique?, l’acteur Martin Sheen (Apocalypse Now, Ghandi…) raconte les déboires de ce véhicule historique dont la disparition soudaine, en 2003, a alimenté toutes sortes de théories. Officiellement, la EV1 n’était pas rentable, ses batteries au nickel (NiMH) pas au point et la demande trop faible. Rideau.
Aujourd’hui, le vent a tourné. L’heure des «plug-in» électriques, ces voitures que l’on branche littéralement sur la prise de courant pour recharger leur batterie, semble avoir enfin sonné. «Leurs performances sont désormais très compétitives, les habitudes de consommation changent, les problématiques environnementales et énergétiques sont une priorité pour les politiques prêts à mettre en place des mesures d’une ampleur suffisante pour changer les paradigmes», analysait récemment le Boston Consulting Group. Plusieurs voitures électriques sont disponibles aujourd’hui sur le marché, dont la petite indienne Reva, commercialisée en Belgique depuis janvier 2008 pour 14.500 euros environ.
Le marché existe déjà
Ces véhicules doivent notamment leur essor à l’instauration de péages urbains qui, comme à Londres, dispensent de droit d’entrée certains véhicules peu polluants — dont ceux propulsés à l’électricité. Ainsi la Reva, baptisée G-Wiz outre-Manche, a-t-elle transformé Londres en capitale mondiale de l’auto électrique. D’autres municipalités choisissent d’offrir le parking gratuit à ces véhicules, afin d’inciter les acheteurs potentiels à franchir le cap de l’achat.
En Europe, 15% à 20% des automobiles ne quittent jamais la ville. L’autonomie et la puissance des voitures à moteur thermique ne leur sont donc pas nécessaires. «En France, les seconds véhicules — souvent des voitures urbaines — représentent 30% du parc et sont dans bien des cas de bons candidats à l’électrique», précise le Boston Consulting Group, qui ajoute que si 15% du parc automobile français se convertissait à l’électrique, la demande annuelle en électricité n’augmenterait que de 3%. Un vrai marché existe donc déjà pour ce type de véhicule.
Certains constructeurs ne s’y sont pas trompés. Fin 2009, la B0 (prononcer «bé zéro»), une citadine à quatre portes et quatre places, sera produite en série à Turin par la joint-venture Pininfarina-Bolloré. Alimentée par des batteries lithium métal polymère (LMP) qui, contrairement aux batteries lithium-ion, ne présentent pas de risque d’incendie, la B0 devrait jouir d’une autonomie de 250 km et d’une vitesse de pointe de 130 km/h, le tout pour un prix qui devrait tourner autour des 15.000 euros.
Renault parie sur l’électricité
De leur côté, Renault et le gouvernement espagnol étudient la possibilité de faire rouler d’ici trois ans des voitures 100% électriques sur les routes ibériques. L’objectif — très ambitieux — de Madrid est d’atteindre le million de voitures électriques d’ici 2011 (sur un parc automobile d’environ 30 millions d’unités aujourd’hui). La marque au losange prévoit d’ores et déjà d’écouler 20.000 à 40.000 véhicules électriques en 2011 et 100.000 en 2012. A titre comparatif, le groupe PSA en a vendu 10.000 entre 1995 et 2005.
Outre la France, et vraisemblablement l’Espagne, le constructeur français a la ferme intention d’écouler ses modèles au Danemark, en Israël et au Portugal d’ici moins de trois ans. Des partenariats ont été noués avec EDF ainsi qu’avec l’entrepreneur Shai Agassi et son projet «Better Place», lequel vise notamment à installer des réseaux de bornes de recharge de batteries pour véhicules électriques en se basant sur le business model de la téléphonie mobile (cartes pré-payées, abonnements, etc.).
Les plans de BMW sont pour leur part moins ambitieux: construire 500 Mini électriques (Mini E) destinées au marché californien et qui seront louées 850$/mois. General Motors annonce quant à lui la commercialisation en 2010 de la Chevrolet Volt… au nom trompeur puisqu’il s’agit d’une voiture hybride qui dispose sous le capot d’un moteur thermique utilisé comme générateur de courant.
La voiture électrique et ses inévitables variantes hybrides vont-elles doubler leur consœur à hydrogène? C’est plus que probable. L’enterreront-elles définitivement? Pas sûr. Difficile de jouer les devins, mais sur un horizon énergétique à long terme (2030-2040), lorsque les très nombreux freins technologiques au déploiement de la filière hydrogène (production renouvelable en masse, stockage sûr, réseau de distribution, etc.)auront été levés — s’ils le sont un jour —, l’«hypothèse hydrogène» de Jeremy Rifkin pourra enfin être prise au sérieux.
Dans l’immédiat, l’hydrogène a plusieurs tours technologiques de retard sur son concurrent l’électron… D.L.
François Janus #
Bien vu.
Brown’s electric dream for Britain
Exclusive: PM reveals plans to create first ‘green’ cities geared towards electric cars in drive to create 400,000 new jobs
By Andrew Grice, Political Editor
Wednesday, 8 April 2009
Gordon Brown has promised an environmentally friendly Budget later this month to kick start a « green recovery » – including the mass introduction of electric cars on Britain’s roads.
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In an exclusive interview with The Independent, the Prime Minister trailed measures to make Britain « a world leader » in producing and exporting electric cars, hybrid petrol-electric vehicles and lighter cars using less petrol. Alistair Darling, the Chancellor, will announce in his Budget that trials for electric cars in two or three cities will begin next year. Councils will be invited to bid to become Britain’s first « green cities ». The Government will open talks with power companies to ensure the vehicles can have their batteries recharged at a national network of power points at the roadside.
Mr Darling will also set a target of creating 400,000 jobs in « green industries » over the next five years.
Other green measures to be outlined by the Government shortly include relaxing planning rules to allow the building of more wind farms to ensure Britain hits its target to generate 15 per cent of its energy from renewable sources by 2020. « Smart meters » will eventually be installed in every home so people can see how much energy they use. Ministers also want to develop a « clean coal » industry by approving an experiment with carbon capture and storage.
In his first newspaper interview since last week’s G20 summit, Mr Brown kept open the option of a limited further fiscal stimulus in the Budget. But with public borrowing in the current financial year likely to rise from the forecast £118bn to around £150bn, he hinted that the Chancellor might have to announce more tax rises for the medium term to balance the nation’s books.
« It is not just what we do to give real help now, but about setting a path for the future as well. We always take into account what we need and what is best future for the fiscal position, » he said.
Pledging a raft of measures to ensure Britain emerges from the recession as a « low carbon » economy, the Prime Minister said the country could increase its output of environmental goods and services by 50 per cent to £1.5bn in the next few years.
« This is a major part of our plan for recovery in the Budget, » he said. He added that the Government would provide incentives to help the car industry become a market leader across the world for electric and hybrid cars. Yesterday, the plans received a boost when the European Investment Bank approved a £340m loan to Jaguar Land Rover to develop « green » vehicles, with a further £373m to be split between Nissan’s plants in Sunderland and Spain.
Mr Brown said he would consider buying a fleet of electric cars for ministers to set an example. To help Britain’s struggling car industry, he said the Government was considering a « scrappage » scheme under which motorists would get up to £2,000 for trading in a polluting older car for a cleaner new vehicle.
« A different type of economy will emerge in the recovery – if we are prepared to invest in the future, » he said. « Britain has a very strong and successful future ahead of us. We are leading in a number of key sectors. »
The jobs of the future would come from a « green revolution » and an expansion in sectors such as pharmaceuticals, health care, education, the creative industries, information technology, bioscience and advanced manufacturing. Despite fears of a much smaller financial sector, he insisted that London would still be « one of the most attractive places to do business from ».
Mr Brown said the push would enjoy widespread public support. « This is a job creator, a quality of life improver and an environment-enhancing measure, » he said. « We want to harness a desire among people to be part of this. A better Britain means building a greener Britain. »
Mr Brown struck an upbeat note about the United Nations-led talks on a new climate change treaty, to be held in Copenhagen in December. Despite fears that President Obama might not be ready to sign up by then, Mr Brown insisted: « He is determined to move the environmental agenda forward. »
He added: « We have been brought down by a global banking crisis. We in Britain are capable and well placed – with our natural strength and our enterprising past and present, to be able to meet all these challenges in the future. »